jeudi 28 octobre 2010

SENEGAL-SOCIAL

KOLDA:Tostan recycle ses facilitateurs sur la santé et l'hygiène
Améliorer les indicateurs en matière de santé dans les régions de Kolda et Sédhiou, c’est le pari que se fixe Tostan. L’ONG a démarré ce vendredi 22 octobre à Kolda un séminaire de recyclage de quatre jours sur la santé et l’hygiène au bénéfice de 60 facilitateurs intervenant dans ces deux régions. A l’occasion de la cérémonie d’ouverture qui a eu pour cadre le Centre Départemental d’Assistance et de Formation pour la Femme, le Représentant de l’UNFPA a déploré le retard du Sénégal dans l’atteinte des OMD (4 et 5) liés à la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Et dans ce combat, Kolda se trouve malheureusement dans la zone rouge faute de gynécologue.

« Tous les jours, il y a des femmes qui continuent à mourir en donnant la vie.», a déclaré le Représentant de l’UNFPA à l’occasion de l’ouverture de la session de formation des facilitateurs de Tostan sur l’Hygiène et la Santé. Pour Babacar Guèye, lorsqu’une femme ne peut pas mettre au monde son enfant dans des conditions normales, le système des Nations Unies considère cela comme «de l’injustice». Malheureusement au Fouladou, la lutte contre la mortalité maternelle et infantile est loin d’être gagnée. Malgré l’absence de statistiques fiables jusqu’ici, «le taux de mortalité reste encore supérieur à la moyenne nationale qui est de 401 décès pour cent mille naissances vivantes», renseigne l’Expert de l’UNFPA. Babacar Guèye de reconnaître que des efforts importants sont en train d’être faits dans la région avec la formation de nombreux relais comme le fait Tostan et des  initiatives telles que les BAJEEN GOX pour sensibiliser les populations. Il souligne dans la foulée que les campagnes de sensibilisations menées par ces acteurs communautaires à la base ont permis certes de booster le taux de demandeurs de service dans les structures de santé. Cependant, déplore M.Guèye, la lutte contre la mortalité maternelle et infantile dans la région de Kolda se heurte encore à la faiblesse du plateau technique des structures de référence à cause du manque de spécialistes, à l’enclavement et à l’absence d’ambulance dans certains postes de santé de l’intérieur. «Nous ne pouvons pas comprendre qu’au Sénégal on parle de lutte contre la mortalité maternelle et infantile, alors qu’il n’y a pas de gynécologue dans une région comme Kolda où le taux de mortalité est beaucoup plus élevé. C’est une première aberration dans le cadre des interventions que nous sommes en train de faire», a martelé le Représentant de l’UNFPA. Il ajoute que la lutte contre la mortalité maternelle et infantile est une chaine. Et à chaque fois qu’un maillon de cette chaine est défaillant, «le travail que les autres éléments de la chaine sont en train de faire est inutile» a-t-il souligné.

mardi 19 octobre 2010

ABANDON DE L’EXCISION


Les communautés de Podor s’engagent
Le 3 octobre est une date charnière dans l’histoire des communautés de Podor dans le Fouta. En effet, elles ont tenu une déclaration d’abandon de l’excision et des mariages forcés. Cette déclaration s’est tenue dans un contexte particulier. En effet, l’excision, considérée dans les communautés du Fouta comme une norme sociale, subit fortement le poids de la tradition et de la pression communautaire. La pratique de l’excision constitue cependant, une violation des droits humains et un non-respect de la loi 299bis du code pénal du Sénégal qui interdit les mutilations génitales féminines. Malgré cela, les marabouts véritables leaders d’opinion se sont levés à l’approche de l’organisation de cette déclaration pour tenir des réunions et des activités de sensibilisation pour se désolidariser de cette décision et pour inciter les communautés en à faire autant. L’argument religieux étant souvent brandi pour expliquer cet attachement à une pratique qui existe depuis des millénaires, n’était pas suffisant pour dissuader les communautés. Par conséquent, les populations se sont interrogées sur la pertinence de cette coutume justifiée par des arguments religieux battus en brèche.
Grâce au plan d’action national basée sur l’approche droits humains de Tostan soutenu par les ONG au Sénégal, ce mouvement d’abandon se traduit par le développement de déclarations publiques d‘abandon de l’excision et des mariages précoces initiées par les communautés. C’est dans cet esprit que les 66 villages du département de Podor ont décidé de mettre fin à cette pratique. Il convient donc de rappeler qu’au départ 56 villages s’étaient engagés pour la déclaration. Malgré les actions des leaders religieux, 10 autres communautés sont venues se rajouter sur la liste des déclarants afin de renoncer publiquement à ce rite séculaire.

Promouvoir l’abandon de l’excision ne signifie pas combattre l’islam ou vouloir introduire des normes sociales, contraire aux bonnes mœurs qui elles sont universelles. On peut être une bonne musulmane, sans pour autant détruire cette merveille qu’est le corps féminin. 
 Si chaque homme a dans son cœur une femme que ce soit sa mère, sa fille, son épouse, sa sœur, sa grand -mère etc., alors on peut espérer que les leaders religieux, soucieux du bien-être des fillettes et des femmes dont ils ont la charge se feront un point d’honneur à réfléchir sur la citation du Sage de Bandiagara, Amadou Hampâté Bâ qui affirmait qu’«il y a des pratiques, que nos ancêtres eux-mêmes s’ils revenaient à la vie trouveraient caduques et dépassées». 

 
Blog personnalisé par Salim Dramé