jeudi 17 février 2011

SENEGAL-EXCISION-ABANDON

Une déclaration zonale d’abandon de l’excision prévue en mars à Bakel

Une déclaration zonale d’abandon de l’excision sera prononcée le 13 mars prochain à Bakel, a annoncé Thierno Diallo, coordonnateur régional de l’ONG Tostan.
D’après M. Diallo, la cérémonie réunira des habitants de l’arrondissement de Kéniéba, et des communautés rurales de Toumboura, Gathiary et Sadatou.
M. Diallo, qui s’exprimait lors d’une rencontre inter-villageoise (RIV) à Sansanding (190 km de Tambacounda), a précisé que cette déclaration s’inscrit dans le cadre des efforts visant à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en termes de santé et d’éducation, «grâce à la prise de conscience des populations».
La rencontre, organisée jeudi par l’ONG Tostan, avait regroupé les représentants de quelque 21 villages des communautés rurales de Toumboura et Médina-Foulbé, pour discuter de thèmes comme l’excision et les mariages dit ‘’précoces’’ et/ou forcés.
La rencontre a enregistré la présence de l’imam de Sansanding, Issaga Diallo, et celle du premier vice-président de la communauté rurale de Toumboura.
Les chefs religieux ont souligné que l’excision est une «coutume qui était pratiquée par les Arabes pour amener leurs épouses à se limiter à leur mari seulement», tout en reconnaissant cependant que «la pratique n’est pas imposée par la religion». Toutefois, elle n’est pas interdite par l’Islam, ont-ils rappelé.
Mis pour l’infirmier chef de poste Siré Mbodj, cette pratique «comporte plus d’inconvénients que d’avantages (…)» Selon lui, «la meilleure solution, c’est de l’abandonner».
Parlant des conséquences que l’excision peut entraîner, notamment, lors des accouchements, il a lancé : «Je n’ai jamais entendu dire que dans la religion il est demandé d’exciser la femme obligatoirement».

En ce qui concerne l’âge approprié pour le mariage, l’infirmier chef de poste a souligné que «tout mariage qui se fait avant l’âge de 18 ans est considéré comme étant un mariage à risque».
«Par conséquent, a-t-il ajouté, toute grossesse contractée devient une grossesse à risque, dans la mesure où les organes génitaux de la femme ne sont pas encore matures pour recevoir un bébé».
Il a évoqué les «problèmes» pouvant en résulter en cas d’accouchement, à savoir les «déchirures et les fistules», avec leurs conséquences sociales, liées entres autres au fait que «dès que la femme est atteinte de fistule, elle est rejetée par la société».
Siré Mbodj a salué les efforts de TOSTAN qui, depuis qu’elle a commencé à intervenir dans la zone en mars 2010, a amené «beaucoup de changements», en termes de fréquentation du poste de santé par les populations.
Le constat est le même concernant les visites prénatales, pour lesquelles la fréquentation était « timide». «Maintenant, ce n’est plus le cas. Les femmes viennent même pour la planification familiale. Tout ceci grâce à la sensibilisation menée par les relais de Tostan», a-t-il noté.

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