Le nom de Simbaya est désormais synonyme de dynamisme. Partout en Basse-Guinée, l’exemple de Simbaya est donné aux autres communautés pour montrer que les Comités de Gestion Communautaire (CGC) ne doivent pas manquer d’ambition.
Depuis 2009, date du début du programme de Tostan dans la communauté, beaucoup de choses ont changé à Simbaya. Tout d’abord, en 2009, le village est devenu un quartier à part entière de la commune urbaine de Dubréka (préfecture). Ensuite de nombreux petits travaux ont été effectués : ponts réparés, électrification du village, construction d’un siège de quartier, etc.
Mais ce qui nous amène aujourd’hui à visiter le quartier de Simbaya, c’est la construction d’un Centre d’Encadrement Communautaire (CEC).
L’aventure a
commencé en 2009, au début du Programme de Renforcement des Capacités Communautaires (PRCC) de Tostan. Les adultes prennent conscience de
l’importance de l’éducation et l’afflux d’enfants lors des classes du PRCC
poussent le Comité de Gestion Communautaire à réfléchir à une solution pour ces
enfants qui ont soif de savoir.
L’école
la plus proche est située de l’autre côté de la nationale, une des routes les
plus dangereuses de la Guinée à cause des nombreux camions chargés de sable qui
roulent à vive allure vers les cimenteries de Conakry. Cette école, en plus
d’être difficile d’accès pour des enfants en bas âge, est très fréquentée et la
place manque pour accueillir tous les enfants du secteur : les cours n’ont
lieu que par demi-journée afin d’avoir deux classes par niveau.
Pour faire face à
ces difficultés, le CGC de Simbaya a choisi lui-même de mettre en place un
Centre d’Encadrement Communautaire afin
de prendre en charge tous les enfants du quartier.
Le CEC a commencé
avec une cinquantaine d’enfants, dans deux chambres d’une maison mise à sa
disposition par un notable du village.
Grâce au dynamisme
du CGC et du facilitateur, le quartier de Simbaya a pu bénéficier de
financements qataris qui ont permis de construire un bâtiment avec 6 salles
pour accueillir le CEC, une mosquée, un forage avec une pompe à eau et un
projet de centre de santé est en cours.
Grâce aux campagnes
de sensibilisation du CGC, il y a aujourd’hui 180 enfants qui vont au CEC, dont
plus de la moitié sont des filles (92). Ces enfants, âgés de 4 à 12 ans sont
répartis en 3 classes selon le niveau. L’emploi du temps scolaire est réparti
entre les cours d’arabe et les cours de français. Le CGC a fait le choix de ne
fixer aucun frais de scolarité afin de
sensibiliser le plus de parents possible à l’importance de l’éducation pour les
enfants. Les parents doivent juste prendre en charge les fournitures scolaires.
Maintenant que
l’objectif de scolariser tous les enfants de Simbaya semble atteint, le CGC
envisage de demander une faible cotisation aux parents afin de pouvoir faire
face aux frais de fonctionnement et de pérenniser le CEC.
En effet, tous les
enseignants sont bénévoles et peu ont suivi une véritable formation sur
l’enseignement. Même si le CGC, à travers le fonds d’appui au développement mis
à sa disposition par Tostan, aide ponctuellement les enseignants, le manque de
moyens se fait cruellement ressentir : le CEC ne dispose pas du matériel
essentiel à son fonctionnement : tables pour les enfants, livres, etc.
Néanmoins, le dynamisme de la communauté permet d’envisager un avenir durable pour ce CEC : partis d’une situation où la plupart des enfants de Simbaya n’allaient pas à l’école, il y a, après 3 ans de fonctionnement, 180 enfants scolarisés avec un niveau qui progresse de mois en mois.
Le CEC constitue la porte d’entrée du développement de la petite enfance en Guinée. Il contribue à accroitre le taux brut de scolarisation et à éliminer progressivement le taux d’analphabétisme et de pauvreté des femmes rurales.
C’est une structure d’accueil en milieu rural et péri urbain, pourvue d’un équipement minimum pour recevoir dans de bonnes conditions sanitaires, nutritionnelles et d’éveil des enfants en bas âge.
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