jeudi 17 janvier 2013

Guinée : l’éducation au cœur du développement

Un récit de Julie Dubois, volontaire à Tostan Guin

Le nom de Simbaya est désormais synonyme de dynamisme. Partout en Basse-Guinée, l’exemple de Simbaya est donné aux autres communautés pour montrer que les Comités de Gestion Communautaire (CGC) ne doivent pas manquer d’ambition.

Depuis 2009, date du début du programme de Tostan  dans la communauté, beaucoup de choses ont changé à Simbaya. Tout d’abord, en 2009, le village est devenu un quartier à part entière de la commune urbaine de Dubréka (préfecture).  Ensuite de nombreux petits travaux ont été effectués : ponts réparés, électrification du village, construction d’un siège de quartier, etc.

Mais ce qui nous amène aujourd’hui à visiter le quartier de Simbaya, c’est la construction d’un Centre d’Encadrement Communautaire (CEC).


L’aventure a commencé en 2009, au début du Programme de Renforcement des Capacités Communautaires (PRCC) de Tostan. Les adultes prennent conscience de l’importance de l’éducation et l’afflux d’enfants lors des classes du PRCC poussent le Comité de Gestion Communautaire à réfléchir à une solution pour ces enfants qui ont soif de savoir.

L’école la plus proche est située de l’autre côté de la nationale, une des routes les plus dangereuses de la Guinée à cause des nombreux camions chargés de sable qui roulent à vive allure vers les cimenteries de Conakry. Cette école, en plus d’être difficile d’accès pour des enfants en bas âge, est très fréquentée et la place manque pour accueillir tous les enfants du secteur : les cours n’ont lieu que par demi-journée afin d’avoir deux classes par niveau.

Pour faire face à ces difficultés, le CGC de Simbaya a choisi lui-même de mettre en place un Centre d’Encadrement Communautaire  afin de prendre en charge tous les enfants du quartier.
Le CEC a commencé avec une cinquantaine d’enfants, dans deux chambres d’une maison mise à sa disposition par un notable du village.

Grâce au dynamisme du CGC et du facilitateur, le quartier de Simbaya a pu bénéficier de financements qataris qui ont permis de construire un bâtiment avec 6 salles pour accueillir le CEC, une mosquée, un forage avec une pompe à eau et un projet de centre de santé est en cours.

Grâce aux campagnes de sensibilisation du CGC, il y a aujourd’hui 180 enfants qui vont au CEC, dont plus de la moitié sont des filles (92). Ces enfants, âgés de 4 à 12 ans sont répartis en 3 classes selon le niveau. L’emploi du temps scolaire est réparti entre les cours d’arabe et les cours de français. Le CGC a fait le choix de ne fixer aucun frais de scolarité afin de sensibiliser le plus de parents possible à l’importance de l’éducation pour les enfants. Les parents doivent juste prendre en charge les fournitures scolaires. 


Maintenant que l’objectif de scolariser tous les enfants de Simbaya semble atteint, le CGC envisage de demander une faible cotisation aux parents afin de pouvoir faire face aux frais de fonctionnement et de pérenniser le CEC.

En effet, tous les enseignants sont bénévoles et peu ont suivi une véritable formation sur l’enseignement. Même si le CGC, à travers le fonds d’appui au développement mis à sa disposition par Tostan, aide ponctuellement les enseignants, le manque de moyens se fait cruellement ressentir : le CEC ne dispose pas du matériel essentiel à son fonctionnement : tables pour les enfants, livres, etc.

Néanmoins, le dynamisme de la communauté permet d’envisager un avenir durable pour ce CEC : partis d’une situation où la plupart des enfants de Simbaya n’allaient pas à l’école, il y a, après 3 ans de fonctionnement, 180 enfants scolarisés avec un niveau qui progresse de mois en mois.

Le CEC constitue la porte d’entrée du développement de la petite enfance en Guinée. Il contribue à accroitre le taux brut de scolarisation et à éliminer progressivement le taux d’analphabétisme et de pauvreté des femmes rurales.

C’est une structure d’accueil en milieu rural et péri urbain, pourvue d’un équipement minimum pour recevoir dans de bonnes conditions sanitaires, nutritionnelles et d’éveil des enfants en bas âge.


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