vendredi 8 mars 2013

Déclaration Publique pour l'abandon de l'excision : 128 communautés déterminées à respecter les droits humains au Sénégal

Dimanche 24 février, 128 communautés de la région de Kolda ont annoncé publiquement leur décision d’abandonner l’excision et le mariage précoce et forcé. Plus de 1000 personnes sont venues assister à l’événement, qui s’est déroulée dans le village de Fafacourou.
 
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Les enfants ont joué un sketch sur les effets néfastes de l'excision et des mariages précoces/forcés

 
Malgré la chaleur, des représentants des villages impliqués dans la déclaration mais aussi de communautés d’autres régions du Sénégal et de Gambie ont fait le déplacement pour manifester leur solidarité à ce mouvement d’abandon des pratiques traditionnelles néfastes.
Les chaises se sont remplies rapidement, sous les tentes qui arboraient fièrement des banderoles telles que « Protégeons l’intégrité physique de nos filles » ou « Fafacourou et ses environs ont définitivement tourné le dos à l’excision et aux mariages précoces ». Femmes, hommes et enfants se sont amassés derrière les rangées de sièges pour être eux aussi les témoins d’un événement historique dans la région de Kolda, au sud du Sénégal.
La journée s’est déroulée au rythme des chants, des sketchs joués par les jeunes et de discours de différents dignitaires. La musique traditionnelle peule a succédé aux mots de bienvenue du chef de village de Fafacourou et à la prière d’ouverture de l’Imam. Plus tard, un groupe de jeunes de Fafacourou occupe la scène : ils rejouent l’intervention d’une communauté pour empêcher un père de marier sa fille de force. Une seconde scène confronte un chef de village et une mère, déterminée à faire exciser sa fille. Les enfants achèvent leur performance par une chanson sur les droits humains et l’abandon de l’excision et des mariages précoces et forcés.
Khalidou Sy, Coordinateur national
de Tostan Sénégal
Maroum Diao, ancienne exciseuse, a partagé son histoire sur la manière dont elle pris conscience des dangers de la pratique et des raisons pour lesquelles elle a décidé de l’abandonner. Quand Tostan a démarré ses activités en 2011 à Saré Bouré, son village, les conséquences néfastes de l’excision telles que les hémorragies étaient attribuées à des rivalités mystiques entre exciseuses. Grâce aux activités de sensibilisation menées dans le cadre du programme de Tostan, Maroum Diao et les autres membres de sa communauté ont pris conscience que l’excision était à l’origine des problèmes de santé des femmes et des filles et ont pris la décision d’abandonner cette pratique traditionnelle.
Avant que la cérémonie ne prenne fin, le coordinateur national de Tostan au Sénégal, Khalidou Sy, s’est exprimé sur l’importance d’un tel événement. Remerciant les représentants des communautés et les partenaires, il a rappelé que toutes et tous sont unis par un seul but : « la santé et le respect des droits humains ».
 
 
Photographies d’Allyson Fritz et de Meagan Byrne, Tostan

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