vendredi 15 avril 2011

MAURITANIE-PARTAGE DU PRCC

Aleg : Tostan sensibilise ses partenaires locaux sur le contenu de son programme en Mauritanie
séminaire de partage avec les partenaires à Aleg

Dans le cadre de l’exécution du projet intitulé« renforcement des capacités des communautés mauritaniennes pour la promotion de l’abandon de l’excision », l’ONG internationale Tostan, en partenariat avec l’Unicef et le MASEF a organisé du 12 au 14 avril 2011, dans les locaux de son siège, un séminaire d’imprégnation sur l’approche et le contenu de son programme. 
Cette session est organisée à l’intention des partenaires au développement, les représentants des organisations de la société civile, des associations de jeunes et des coopératives féminines.
Après l’ouverture officielle marquée par une allocution de bienvenue aux participants prononcée par le maire de la commune, M. Mohamed O. Ahmed Challah, le coordinateur national de Tostan, M. Mamadou Baba Aw, a présenté un large aperçu sur le contenu et l’approche du programme de son ONG en Afrique et particulièrement en Mauritanie.
Il s’agit, a-t-il précisé, d’un projet de renforcement des capacités communautaires axé dans la classe (Kobi 1 et 2, Aawde) et dans la communauté (formation des comités de gestion communautaire, activités de mobilisation sociale, petits projets et AGR) ». Les modules de classes portent sur la démocratie, les droits humains et le processus de résolution des conflits, la santé et l’hygiène ainsi que l’alphabétisation, le calcul et la gestion de projets. 
Quant aux CGC, ils mettent sur pied des projets générateurs de revenus (tels que les microcrédits, les potagers communautaires et la transformation alimentaire) et organisent des activités de mobilisation sociale dans leurs communautés. Ensuite, M. Aw a exposé les séances développées et testées par Tostan pendant 21 ans au Sénégal, au Soudan, au Burkina Faso, au Mali et en Guinée avant d’indiquer qu’elles sont fondées sur une approche holistique, participative et inclusive qui prend en compte les techniques traditionnelles et modernes et encourage le dialogue, la négociation et la médiation. 
Pour mettre en œuvre cet ambitieux programme, l’ONG s’appuie sur les réseaux sociaux et utilise un processus de diffusion organisée pour atteindre le résultat ciblé à savoir l’abandon de l’excision à travers la déclaration publique. L’exposé note enfin que le programme a été évalué en 2010 par le gouvernement mauritanien.
Ensuite, M. Sidina Ould Mohamed Abdi, président de l’Association des Ulémas du Brakna, a présenté une communication sur la position de l’Islam vis-à-vis de l’excision présentée comme « une vieille coutume antéislamique qui n’est ni une obligation, ni une recommandation mais une ″karama″ dont les risques sanitaires sont prouvés par les médecins. 
Cette pratique, a-t-il rappelé, a fait l’objet d’une fatwa d’abandon adoptée en janvier 2010 par des jurisconsultes mauritaniens suivie d’une déclaration d’abandon signée par les professionnels de la santé. Cette communication a apporté de l’eau au moulin de Mme Lalla M/ Mbareck, sage-femme, Mme Lalla M/ Mbareck, sage-femme en service à la maternité de l’hôpital d’Aleg qui a évoqué à son tour les risques liés à cette pratique telles que l’hémorragie, la frigidité, la stérilité, les complications de l’appareil urinaire, les difficultés d’accouchement entre autres.
Quant à M. Othman O. Salem O. Brahimatt, facilitateur de Tostan, il a présenté une communication relative aux droits des femmes contre toutes les formes de violences à l’égard des femmes (violences corporelles, morales, mariages précoces, excision etc.) et les droits fondamentaux des enfants (éducation, protection contre l’exploitation ou le trafic, soins etc.).
Pour assurer une meilleure protection de ces droits, M. Brahimatt préconise le règlement des problèmes familiaux ou communautaires par la médiation, la négociation et le consensus mais aussi l’application stricte des lois en vigueur en la matière.

Enfin, les participants ont suivi des témoignages sur l’impact du programme de Tostan depuis son implantation en Mauritanie en 2007. Tour à tour, Mmes Khaddaja M/ Dhavi, Aïchettou M/ Demba, Hawa M/ El Hadj et Aminata Sow (respectivement dirigeantes de coopératives et animatrice à la station régionale de Radio Mauritanie) ont évoqué les retombées positives du projet dans des domaines aussi variés que la lutte contre la pauvreté et l’analphabétisme, la démocratie, les droits humains, le renforcement de la cohésion nationale, l’hygiène, la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes, la gestion de microcrédits etc. 
Ont pris part à cette rencontre, outre les représentants des organisations de la société civile, M. Bouna Ould Ely Bouha, Chef de la cellule régionale de planification, suivi et évaluation, Mme Gueïtana M/ Mohamed, responsable de l’Antenne régionale de la condition féminine et M. Hamady O. Samba, chef du bureau régional des statistiques.
Notons que depuis son implantation au Brakna en 2007, l’ONG Tostan a organisé plusieurs sessions de formations à l’intention de ses superviseurs, facilitateurs et partenaires opérant dans diverses localités de la Wilaya.


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