mercredi 26 mai 2010

TOSTAN-UNICEF : UN PARTENARIAT RENFORCE

Keur Simbara séduit le Directeur Exécutif de l’Unicef New York
«Merci beaucoup mes frères et sœurs de Keur Simbara, salamu aleykum». C’est en ces termes exprimés avec un large sourire accompagné d’applaudissement et de folklore bambara que M. Anthony Lake, Directeur exécutif de l’Unicef New York a mis fin à sa visite au village de Keur Simbara. Situé à quelques cinq kilomètres de la commune de Thiès, Keur Simbara est habité par des bambaras, des sarakholés et des sérères. Ce village bénéficiaire du Programme de Renforcement des Capacités Communautaires de Tostan, est connu au Sénégal comme étant l’un des premiers à avoir abandonné la pratique de l’excision en 1998.
 Ce programme de Tostan, soutenu par l’UNICEF Sénégal depuis 18ans, répondant aux intérêts, aux besoins et aux priorités des populations concernées a fini de montrer toute son efficacité. Suffisant alors pour qu’un après midi de chaleur torride puisse regrouper le Directeur exécutif de l’Unicef New York accompagné du Représentant de l’Unicef Régional, de la Représentante de l’Unicef Sénégal et d’une forte délégation, le temps d’une visite. De fort belle manière, les communautés de Keur Simbara ont accueilli dans un spectacle de chants et de danses leurs hôtes du jour.
Diffusion organisée, sensibilisation, droits humains et éducation ont été les thèmes des différentes interventions lors de cette visite. Pionnier du mouvement historique pour la promotion de l’abandon de l’excision et des mariages précoces et forcés, Demba Diawara a exposé son expérience dans le domaine de la communication interpersonnelle. Selon ce sage africain, le but principal de son existence est d’œuvrer pour le bien être de l’humanité. En conséquence avec son équipe de sensibilisation, sillonnant le pays, le vieux Demba Diawara avoue avoir touché 347 communautés dans le cadre de l’accélération de l’abandon de l’excision. Cet abandon ne peut se faire selon lui qu’avec un consensus et une adhésion de toute une communauté. 
Par ailleurs, revenus sur le programme d’éducation de base avec l’approche droits humains les intervenants ont témoigné de l’avantage d’un tel programme dans la confiance et les arguments persuasifs acquis pour pouvoir partager avec les autres communautés. L’éducation aux droits humains en langue nationale est ainsi ressentie par les hommes et surtout les femmes de ce village comme la clé leur permettant de s’ouvrir au monde. A cet effet l’exemple de Doussou Konaté, femme reconnue par son dynamisme et son abnégation dans la promotion des droits humains, mérite d’être souligné. En effet, après avoir fréquenté les classes de Tostan et assimilé le PRCC, celle-ci a été envoyé en Inde pendant six mois pour une formation en énergie solaire. Une manière de montrer le leadership et l’entreprenariat féminin découlant comme résultat du programme de Tostan.
L’adhésion, la joie et l’enthousiasme des communautés ne pouvaient laisser indifférents le Directeur Exécutif de l’Unicef. En ce sens, en communion avec les enfants et les femmes du village, il a dansé au rythme endiablé des tambours bambaras. Revenant sur les différentes allocutions lors de son intervention, M. Anthony Lake a félicité toute la communauté de Keur Simbara pour l’accueil. Abordant la question de la dynamique communautaire et l’approche de l’éducation basée sur les droits humains, il reconnait la difficulté qu’il y a dans le changement de comportement quel qu’il soit. Ses thèses ont été corroborées par Demba Diawara pour qui trois critères fondamentaux garantissent la réussite d’une mission de sensibilisation sous-tendue par une bonne communication interpersonnelle : le courage, l’intelligence et le respect de l’autre.
Toutefois la fin de la visite a été marquée par un message fort du Directeur Exécutif de l’Unicef New York. Ainsi annonce-t-il «au cours de cette visite à Keur Simbara, je ressens une joie indescriptible. J’ai finalement rencontré un pionnier aussi noble et dévoué en la personne de Demba Diawara et les femmes de Keur Simbara. Les femmes activistes, les hommes et les adolescents de Keur Simbara sont la preuve que le monde peut changer partant d’un, de deux, de trois, de cinq cents voire de milliers de communautés. Ce changement ne s’agit seulement pas de l’abandon de l’excision mais également dans la santé, du renforcement des capacités des femmes et de l’éducation. Ce que vous faisiez avait un fondement et je l’ai bien remarqué. Les Droits humains nous unissent et restent une preuve de notre égalité.»

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