jeudi 10 mars 2011

SENEGAL-JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME

La maison d’arrêt pour femmes de Liberté VI : Plaidoyer pour une discrimination positive en faveur des femmes détenues

L'humanité toute entière a rendu hommage à la femme ce mardi 8 mars sous le thème "Egal accès à la formation et à l'emploi décent: quelles perspectives?". Au Sénégal, les femmes vulnérables, en difficulté et celles en conflit avec la loi n'ont pas été du reste. L'Administration pénitentiaire de la Maison d'arrêt et de correction (Mac) pour femme de Liberté VI et l'Ong Tostan ont fêté la femme en milieu carcéral. Cette manifestation a été un prétexte pour la Directrice  de cette structure de plaider pour une discrimination positive pour cette frange, compte tenu de ses besoins spécifiques.
"Cette frange de la population a besoin de justice, d'équité et parfois d'une discrimination positive, compte tenu de ses besoins spécifiques. Cette attention particulière, au-delà des considérations morales et humaines, est soutendue par la norme internationale édictée en matière de gestion des personnes privées de liberté". C'est Agnès Diogoye, la directrice de la Maison d'arrêt et de correction (Mac) pour femme de Liberté VI qui plaide ainsi en faveurs des femmes détenues. C'est à l'occasion de la Journée mondiale de la femme célébrée hier mardi 8 mars avec les détenues dans l'enceinte de son établissement.  
Selon Agnès Diogoye, la célébration de la journée en milieu carcéral revêt un cachet  particulier, eu égard à la spécificité et à la particulière vulnérabilité de la cible. Toutefois, à l'image de leurs soeurs libres, la manifestation "offre l'opportunité de faire le point sur leurs préoccupations majeures qui, ici (en prison -ndle-), se déclinent en termes de respect de leurs droits, d'amélioration de leurs conditions de détentions, d'individualisation de la peine et de perspectives de réinsertion sociale, etc.". Et de préciser que le fait d'être en prison (qui est une privation de liberté) ne doit pas priver ces reprises de justice de certains droits.  
 C'est le respect de cette réglementation supra nationale, gage du respect des droits humains qui a amené les autorité à poser des actes allant dans le sens de la prise en compte de la problématique du genre en milieu carcéral. Ce qui fait que, comparée aux autres forces de défenses et de sécurité, l'Administration pénitentiaire est pionnière en matière en matière de féminisation des personnelles avec la première promotion de surveillantes de prison recruté depuis 1983.  
 Présentement, l'effectif  des femmes s'élève à 247 agents, soit 17 % de l'effectif global de l'administration pénitentiaire. Mieux, "au plan qualitatif, nous comptons 5 femmes officiers, qui toutes occupent des postes de responsabilité (chef de service ou directeur d'établissement pénitentiaire)" poursuit-elle avant d'inviter à méditer sur la pensée "On dit qu'on ne connaît pas un pays, tant que l'on n'a pas pénétré dans ses prisions. Un pays ne devrait pas être juger par sa manière de traiter ses citoyens les mieux placés, mais ses citoyens les plus défavorisés". 
 Mme Molly Melching, directrice exécutive de Tostan explique son soutien à ces détenues en  cette journée aux femmes par le fait qu’il y a beaucoup de femmes incarcérées qui n’ont jamais reçues d’éducation de base et qui souvent se trouvent en prisons par manque d’information, d’éducation.  C'est pourquoi l'Ong propose un programme d’éducation de base sur leurs droits, leurs responsabilités, la santé, la santé de la reproduction surtout en vue de les doter de certaines capacités et aptitudes pour réintégrer la société.  
A la date d’hier La Mac pour femme de Liberté VI comptait 92 détenues, dont 74 provisoires parmi lesquelles 53 Sénégalaises majeures, 20 étrangères et une mineure sénégalais. Sur les  18 autres qui sont condamnées, il y a 15 détenues sénégalaises majeures, une pour contrainte par corps et 2 étrangères. Ces femmes sont détenues pour, entre autres, usage de drogue, infanticide, coups et blessures volontaires, associations de malfaiteurs.  
 Ces mineures et majeures y reçoivent, dans le cadre du programme de préparation à la réinsertion sociale, des formations en coiffure, couture, teinture. Une salle polyvalente leur est également réservée avec une bibliothèque où elles apprennent des cours de Coran, de Catéchisme et l’alphabétisation.

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