vendredi 25 mars 2011

SENEGAL-ENERGIE SOLAIRE EN MILIEU RURAL

Lamarana Bâ : Le levier du progrès
Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre une femme avec une histoire si extraordinaire que celle de Lamarana Ba. Mère de sept enfants, militante locale dans le domaine d’hygiène, et résidente de Kibassa, un village qui se trouve dans le département de Médina Yoro Foulah dans la région de Kolda, Lamarana a passé toutes ses 41 années dans son village natal, Kibassa. Elle n’est jamais allée à l’école, son père, un érudit du coran refusait catégoriquement que ses filles aillent à l’école française et doivent rester à la maison pour faire le ménage. 
Lamarana ne s’est jamais baissée les bras, déterminée à acquérir de la connaissance. C’est ainsi en 2008, qu’elle participe au Programme pour le Renforcement des Capacités Communautaires (PRCC) de Tostan. Elle fait partie des premières dames qui ont suivi du début à la fin le PRCC. Elle a reçu une formation sur les droits humains, les principes d’hygiène, la micro finance, l’alphabétisation des langues maternelles.
Mariée, Lamarana Ba est une femme battante, un leader de groupe de 56 participantes sur les cours de micro entreprises pour le bien-être économique et social de Kibassa. 

SENEGAL-ENTREPRENARIAT FEMININ


Fatou Diouf: Le voyage d'une vie
Âgée de 45 ans, Fatou Diouf est originaire du village de Keur Sanou, dans l’arrondissement Koumbal, plus précisément dans la communauté rurale de Latmingué, dans la région de Kaolack. Mariée et mère de cinq enfants, Fatou passe ses jours en s’occupant des tâches ménagères, l’éducation de ses enfants, et à gérer son petit commerce qui lui permet de subvenir aux besoins primaires de sa famille. Grâce à un programme de microcrédit, Fatou est devenue une véritable commerçante, participant aux activités génératrices de revenus comme l’élevage, la vente d’huile d’arachide et de fatayas (beignets sénégalais à base de farine et de la sauce de tomates, d’oignons et de poisson). Son mari, Ousmane Cissé apprécie son apport, sa participation aux dépenses quotidiennes et à l’épanouissement de sa famille.

Désormais, Fatou fera encore un pas en avant et apportera plus d’opportunités, non seulement à sa propre famille, mais à toutes les familles du village. Choisie parmi les femmes du village, Fatou Diouf va quitter son village pour les six prochains mois pour aller en Inde. Elle se lancera dans cette grande aventure pour participer à une formation à Barefoot College, une organisation non gouvernementale (ONG) qui se trouve à Tilonia, en Inde. A la fin de cette formation Fatou Diouf sera la seule femme ingénieure dans son village et aura la capacité d’installer 50 panneaux solaires à Keur Sanou.

mercredi 16 mars 2011

SENEGAL-EDUCATION

Tostan forme ses facilitateurs en promotion des droits humains

Au total 33 facilitateurs de l’organisation internationale Tostan ont entamé lundi 14 mars à Kolda (sud), une session de formation de 21 jours notamment en droits humains et participation locale, a constaté le correspondant de l’APS.
«Nous démarrons ce lundi une session de formation de 21 jours pour 33 facilitateurs de Tostan sur les droits humains, la démocratie et le processus de résolution des problèmes dans nos communautés», a déclaré Abdoulaye Kandé, coordonnateur de l’organisation à Kolda.
Selon lui, Tostan met en œuvre un projet appuyé par un donateur anonyme à travers 50 centres et un autre projet soutenu par l’UNICEF avec 60 centres répartis dans les régions de Kolda et Sédhiou (sud).
«Le projet qui prend en compte cette formation de facilitateurs est appuyé par les communautés de Madrid et cible 30 centres dans le département de Médina Yéro Foula ou nous allons ouvrir des centres de formations notamment dans l’arrondissement de Niamine et Ndorna, zone frontalière de la Gambie», a ajouté M. Kandé.

MALI - SÉNÉGAL


Stratégie transfrontalière pour l’abandon de l’excision 

Les initiatives pour l’abandon de l’excision se multiplient dans les communautés villageoises, à la frontière sénégalo-malienne. En 2010, au Sénégal, 28 % des femmes déclaraient avoir été excisées. Au Mali, il n’existe toujours pas de loi interdisant cette pratique.
Cérémonie solennelle pour la noble cause de la promotion de l’abandon de l’excision dans le sud-est du Sénégal. Les représentants de près de 90 villages sénégalais et maliens se sont engagés à abandonner cette pratique ancestrale portant atteinte au droit sexuel des femmes, a-t-on appris lundi auprès d’une ONG locale.
Venus nombreux, 1 500 participants se sont rassemblés dans le village de Gathiary, dans la région de Tambacounda, pour participer à la cérémonie de  «déclaration d’abandon de l’excision et des mariages précoces et forcés des filles».
Avancées significatives
De nombreuses femmes avec enfants et nouveaux nés avaient fait le déplacement, représentant « 70 villages sénégalais et 19 villages maliens », a indiqué à l’AFP Ali Ba, de l’ONG Tostan. Une bonne nouvelle pour la région de Tambacounda où le taux de prévalence de l’excision est de 93 %, l'un des plus forts du pays.
En février, dans la région de Kaolack, au sud-est de Dakar, 58 communautés avaient déjà annoncé l’abandon de l’excision, en pointant les conséquences désastreuses de telles pratiques imposées aux jeunes filles. Depuis 1997, l’action de Tostan au Sénégal a permis d’atteindre «4 751 communautés sur les 5 000 ciblées» par l’association, a affirmé M. Ba. Avec l’aide de chefs religieux sénégalais et maliens, des «rencontres de sensibilisation inter-villageoises» avaient été organisées en amont de la cérémonie.
« Il s'agit pour Tostan d'accompagner les populations à faire la promotion de la stratégie transfrontalière » en matière de promotion de l’abandon de l’excision, a souligné le coordinateur national de l’ONG, Khalidou Sy.
Disparités régionales
Mais les performances en matière d’abandon de l’excision  ne sont pas égales entre les deux pays. Le Mali est à la traine par rapport au Sénégal, qui a adopté une loi interdisant l’excision depuis 1999 et prévoit l’abandon total de ces pratiques d’ici 2015.
Véritable problème de santé publique, l’excision concerne 85 % des femmes de 15 à 49 ans selon l’Enquête démographique et de santé au Mali (EDSM) de 2006. La moitié des cas sont pratiqués sur des fillettes de moins d’un an. Au Sénégal, les chiffres sont moins catastrophiques, «35 % des femmes de 15 à 49 ans en milieu rural, et 22 % en zone urbaine» sont victimes de l’excision, d’après l’Enquête démographique et de santé au Sénégal (EDSS) en 2005.
Les disparités restent importantes selon le milieu de résidence. Loin des villes, l’excision est plus courante, toujours très ancrées dans les pratiques traditionnelles. Dans certaines communautés, les filles sont encore excisées en cachette ou conduites dans des pays voisins où l’excision n’est pas interdite, témoignent des acteurs sur le terrain.
Selon Tostan, ce sont majoritairement les communautés mandingues et soninkés qui pratiquent l’excision. Lesquelles affectent deux à trois millions de filles et femmes chaque année en Afrique. 

jeudi 10 mars 2011

SENEGAL-JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME

La maison d’arrêt pour femmes de Liberté VI : Plaidoyer pour une discrimination positive en faveur des femmes détenues

L'humanité toute entière a rendu hommage à la femme ce mardi 8 mars sous le thème "Egal accès à la formation et à l'emploi décent: quelles perspectives?". Au Sénégal, les femmes vulnérables, en difficulté et celles en conflit avec la loi n'ont pas été du reste. L'Administration pénitentiaire de la Maison d'arrêt et de correction (Mac) pour femme de Liberté VI et l'Ong Tostan ont fêté la femme en milieu carcéral. Cette manifestation a été un prétexte pour la Directrice  de cette structure de plaider pour une discrimination positive pour cette frange, compte tenu de ses besoins spécifiques.
"Cette frange de la population a besoin de justice, d'équité et parfois d'une discrimination positive, compte tenu de ses besoins spécifiques. Cette attention particulière, au-delà des considérations morales et humaines, est soutendue par la norme internationale édictée en matière de gestion des personnes privées de liberté". C'est Agnès Diogoye, la directrice de la Maison d'arrêt et de correction (Mac) pour femme de Liberté VI qui plaide ainsi en faveurs des femmes détenues. C'est à l'occasion de la Journée mondiale de la femme célébrée hier mardi 8 mars avec les détenues dans l'enceinte de son établissement.  
Selon Agnès Diogoye, la célébration de la journée en milieu carcéral revêt un cachet  particulier, eu égard à la spécificité et à la particulière vulnérabilité de la cible. Toutefois, à l'image de leurs soeurs libres, la manifestation "offre l'opportunité de faire le point sur leurs préoccupations majeures qui, ici (en prison -ndle-), se déclinent en termes de respect de leurs droits, d'amélioration de leurs conditions de détentions, d'individualisation de la peine et de perspectives de réinsertion sociale, etc.". Et de préciser que le fait d'être en prison (qui est une privation de liberté) ne doit pas priver ces reprises de justice de certains droits.  
 C'est le respect de cette réglementation supra nationale, gage du respect des droits humains qui a amené les autorité à poser des actes allant dans le sens de la prise en compte de la problématique du genre en milieu carcéral. Ce qui fait que, comparée aux autres forces de défenses et de sécurité, l'Administration pénitentiaire est pionnière en matière en matière de féminisation des personnelles avec la première promotion de surveillantes de prison recruté depuis 1983.  
 Présentement, l'effectif  des femmes s'élève à 247 agents, soit 17 % de l'effectif global de l'administration pénitentiaire. Mieux, "au plan qualitatif, nous comptons 5 femmes officiers, qui toutes occupent des postes de responsabilité (chef de service ou directeur d'établissement pénitentiaire)" poursuit-elle avant d'inviter à méditer sur la pensée "On dit qu'on ne connaît pas un pays, tant que l'on n'a pas pénétré dans ses prisions. Un pays ne devrait pas être juger par sa manière de traiter ses citoyens les mieux placés, mais ses citoyens les plus défavorisés". 
 Mme Molly Melching, directrice exécutive de Tostan explique son soutien à ces détenues en  cette journée aux femmes par le fait qu’il y a beaucoup de femmes incarcérées qui n’ont jamais reçues d’éducation de base et qui souvent se trouvent en prisons par manque d’information, d’éducation.  C'est pourquoi l'Ong propose un programme d’éducation de base sur leurs droits, leurs responsabilités, la santé, la santé de la reproduction surtout en vue de les doter de certaines capacités et aptitudes pour réintégrer la société.  
A la date d’hier La Mac pour femme de Liberté VI comptait 92 détenues, dont 74 provisoires parmi lesquelles 53 Sénégalaises majeures, 20 étrangères et une mineure sénégalais. Sur les  18 autres qui sont condamnées, il y a 15 détenues sénégalaises majeures, une pour contrainte par corps et 2 étrangères. Ces femmes sont détenues pour, entre autres, usage de drogue, infanticide, coups et blessures volontaires, associations de malfaiteurs.  
 Ces mineures et majeures y reçoivent, dans le cadre du programme de préparation à la réinsertion sociale, des formations en coiffure, couture, teinture. Une salle polyvalente leur est également réservée avec une bibliothèque où elles apprennent des cours de Coran, de Catéchisme et l’alphabétisation.

 
Blog personnalisé par Salim Dramé