Kolda: des communautés s’engagent à abandonner l’excision et les mariages precoces
Des communautés issues de 700 villages du département de Kolda (sud) ont déclaré solennellement avoir tourné la page de l’excision, dimanche devant des autorités administratives, politiques, responsables d’organismes internationaux dont l’UNICEF, le FNUAP et l’USAID.
La directrice de la famille a pris part à cette cérémonie organisée après une marche pacifique de quelques heures dans les rues de la commune de Kolda.
Les populations des 700 villages dont quatre communes du département de Kolda ont fait leur déclaration d’abandon, «persuadées mais surtout édifiées que certaines de (leurs) pratiques traditionnelles, en particulier l’excision et toutes les autres formes de violences faites à l’égard de la femme et de la jeune fille en général sont néfastes».
Ces populations ont été sensibilisées grâce à un programme de renforcement de capacités communautaires développé depuis 2008 par l’ONG Tostan.
La Directrice exécutive de Tostan, Molly Melching, s’est félicitée de la «grande mobilisation» des communautés avant de préciser : «Tostan n’est pas venu ici pour le cas de l’excision, nous sommes venus ici pour apporter notre contribution à coté du gouvernement du Sénégal, de nos partenaires dans le secteur de l’éducation notamment non formelle».
«Depuis la première déclaration de Médina Chérif dans le département de Kolda, en 1998, le gouvernement du Sénégal et nos partenaires nous accompagnent dans le processus», a dit Mme Melching, remerciant les délégations de la Gambie, du Mali, de la Guinée Bissau et des communautés qui ont adhéré au mouvement «de façon volontaire».
Pour sa part, la Directrice de la Famille, Ndèye Soukeye Gaye, a exprimé la solidarité du gouvernement aux communautés qui ont renoncé «volontairement» à la pratique de l’excision dans le département de Kolda.
«Un puissant déclic s’est produit par une approche novatrice de Tostan, a-t-elle ajouté. Le succès de Tostan résulte de son approche novatrice amené progressivement les communautés à adhérer volontairement aux processus de l’abandon de l’excision, des mariages précoces.»
Selon la directrice de la famille, «sur les 5000 communautés qui pratiquaient l’excision, 88,82 % ont abandonné la pratique de l’excision en 2010».
Elle a ajouté que l’Etat du Sénégal a pris des options pour «accompagner les communautés dans le processus, à travers notamment la mise en place d’un plan d’action national et promouvoir les activités pour aller vers l’abandon définitif de l’excision au Sénégal».
Le représentant du Fonds des Nations-unies pour la population (FNUAP), Gallo Kébé, «l’abandon de l’excision constitue un objectif majeur des partenaires et techniciens en matière de protection de l’enfant et de la femme contre les violences basées sur le genre».
Au Sénégal, 28 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont été excisées à l’échelle nationale, selon les résultats de l’Enquête démographique et de santé (EDS) de 2005.
Cette prévalence au niveau national cache de fortes disparités selon les milieux et les communautés
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